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Corrigé 
examen semestre 01

​Question 01.

Comparez, en quelques lignes, la conception du signe selon

F. De Saussure et Ch. S. Perice. (6 Pts).

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Eléments de réponse

1.     Introduire en présentant la notion de signe. Signaler que de tout temps, l'être humain a cultivé le désir de comprendre ce qu'est le signe. C'est aussi peut-être le désir de comprendre ce qui se passait dans son esprit que l’être humain a voulu saisir la nature et le fonctionnement du signe.

2.     Donner un petit aperçu historique … Depuis des siècles déjà qu’« on a cru pouvoir trouver dans l’étude des signes les clés de l’esprit humain. » … « Toute pensée étant faite de signes, en comprendre le fonctionnement nous permettrait de saisir les mécanismes de la pensée. »

3.     Poursuivre en dissertant de certaines définitions du signe en tant qu’objet, fait, chose, ou phénomène perceptible ou observable … Qu'est-ce qu'un signe ? Y a-t-il eu plusieurs définitions à son propos ? Quelle(s) science(s) se charge(nt) de son étude ?

4.     Revenir sur l’idée que le «signe linguistique unit non une chose et un nom, mais un concept et une image acoustique. » (clg, p. 98). Tout en dissertant du signe saussurien (descriptif) rappeler, dans des termes précis (dans un paragraphe bien résumés), les efforts de Saussure pour aboutir à une science qui prend à sa charge d’étudier l’un de ces signes, le signe linguistique.

5.     Ceci pour s’offrir l’occasion de disserter du projet saussurien qui consiste à poser la nécessaire de la consécration d’une science qui ne se limiterait pas à étudier seulement ce type de signe (le linguistique). Il s’agit ici de la sémiologie. Cet auteur affirme ainsi dans CLG : « On peut donc concevoir une science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale … ».

6.     Essayer ensuite de faire comprendre pourquoi cette science est envisagée comme devant former « une partie de la psychologie sociale, et par conséquent de la psychologie générale »

7.     Passer, par la suite à la conception de Ch. S. Perice. Signaler que cette conception est triadique, contrairement à celle de Saussure. Rappeler que l’étude du signe est envisagée, chez cet auteur, dans le cadre d’une science (la sémiotique) posée comme synonyme de la logique. Il affirme, dans ce sens : « la logique, dans son sens général, n'est qu'un autre nom de la sémiotique »

8.     Signaler si ces auteurs utilisent la même terminologie. Ils parlent tous les deux de signe, mais on peut parler avec Peirce de representamen.

9.     Tout en expliquant que les deux conceptions de ces auteurs ne sont pas exclusives, signaler que ce derneir (Peirce) insiste sur le caractère humain et social dans son approche, alors que Saussure focalise la sienne sur le caractère logique et formel.

10.           Terminer par rappeler que Peirce est le fondateur du pragmatisme en tant que mouvement philosophique pour expliquer, au final, ce qu’est la conception pragmatique du signe : « Considérer quels sont les effets pratiques que nous pensons pouvoir être produits par l'objet de notre conception … La conception de tous ces effets est la conception complète de l'objet … La signification d'un signe est donc l'effet que le signe pourrait avoir dans chaque circonstance envisageable … »

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Question 02.

« Lorsque nous disons à nos amis linguistes que nous sommes « pragmaticiens », nous provoquons souvent un silence significatif. Mais de quoi peut donc s’occuper un pragmaticien ?  … » Discutez en tenant compte des rapports existant entre la linguistique et la pragmatique. (6pts)

 

Eléments de réponse

1. Introduire en revenant sur l’objectif de la linguistique en tant que science (tel que tracé principalement par la linguistique saussurienne ou encore les linguistiques structuralistes).

2. Poursuivre en expliquant la nécessité de dépasser l’appariement « forme / sens » tel qu’envisagé dans ces linguistiques.

3. Expliquer la nécessité d’aller vers les linguistiques de la parole. Tenir compte du contexte dans la description du fonctionnement de la langue. Ne pas voir en celle-là un objet réifié … Occasion de discuter de la théorie énonciativiste (Benveniste) … Mais revenir aussi, en quelques lignes, sur la philosophie du langage à travers ses divers questionnements (bien que ceux-ci soient divers, ils se focalisent, souvent, sur la signification ou le sens en général sans oublier l'usage concret qu’on fait du langage, son apprentissage et ses processus de création, …).

4. Passer ensuite au travail des pères fondateurs (J. Searl, J. A. Austin). Parler des Wiliam James Lectures … des actes du langage (les effets concrets du discours …) … de l’illusion descriptiviste …

5. Conclure en rappelant que la conception pragmatique n’est pas une négation de la conception structuraliste (qui est certes une linguistique qui prend davantage en charge les composantes morphologique, phonologique, syntaxique et sémantique de toute langue …). La conception pragmatique ne prend pas la langue en tant qu’objet réifié, mais elle essaie de le saisir dans son fonctionnement concret alors que la linguistique structurale néglige l'usage-même du système, et ne prend pas en compte les situations discursives …

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Question 03.

Soit cette situation impliquant deux personnes attablées :

(A) (la maman) : Peux-tu me passer le sel ?

          (B) : Bien sûr ! (B) ne joint aucun acte à sa parole.

Analysez les actes impliqués par cette situation en termes de bonheur et d’échec. (8pts)

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Eléments de réponse

Analysez les actes impliqués par cette situation en termes de bonheur et d’échec. (8pts)

1. Présenter, avant l’analyse, ce que l’on entend par théorie des actes du langage. Expliquer de quelle manière les énoncés ne sont pas appréhendés, dans cette théorie, dans leur fausseté ou leur véracité (juger s’ils sont vrais ou faux), mais plutôt en termes de bonheur et d’échec.

2. Expliquer ce que l’on entend par les couples : vrai /faux et bonheur / échec, dans le cadre des théories du langage. Un énoncé est jugé vrai, chez les descriptivistes, quand il coïncide (il confirme) la réalité telle qu’on la conçoit. L’énoncé « il fait beau aujourd’hui » est vrai si, au moment de sa profération, le temps (climat) se présente comme beau (belle journée, avec tout ce que cela suppose comme température, ensoleillement …) … Le même énoncé est jugé autrement dans la théorie des actes du langage qui tient compte de tout le contexte de sa profération pour aboutir aux différentes visées impliquées par sa seule profération. L’acte d’énonciation de cet énoncé pourrait être jugé comme ayant échoué s’il n’atteint pas sa visée.

Ces indications ne sont pas toutes nécessaires dans l’introduction à l’analyse, elles devraient, pour le moins, indirectement figurer dans celle-ci à travers la manière avec laquelle elle est menée.

3. L’énoncé (A) « Peux-tu me passer le sel ? » se présente sous forme d’une question. Mais celle-ci n’en est pas une car le locuteur proférant cet énoncé ne s’interroge pas sur les capacités de (B) à lui passer le sel. Il s’agit donc plutôt d’une demande déguisée en question. L’interlocuteur ne devrait pas donc, normalement, répondre seulement à celle-ci.

4. La réponse de (B) « Bien sûr ! », se présente comme une affirmation (confirmation de) sur ses capacités à lui passer le sel. Il se limite à cela, à une réponse linguistique. Ceci se comprend dans le fait qu’il est indiqué que l’interlocuteur (B), ne fait aucun acte, ne joint aucun acte à sa parole.

5. Sur le plan linguistique, ce qui est proféré par (A) est bien compris par (B). L’acte locutoire (fait de dire quelque chose) est bien articulé, le sens a abouti … mais non la visée. Le fait que (B) profère (seulement) « Bien sûr ! » nous fait comprendre que celui-ci n’a pris en compte que la valeur informative de ce qui proféré par (A), sans se soucier de la valeur illocutoire de celui-ci. Des données en rapport au contexte nous manquent pour expliquer pourquoi (B) n’a réagi qu’à cette valeur (celle informative). Serait-ce de l’ironie de sa part ? Manquerait-il d’intelligence ? Serait-il autiste ? En l’absence d’autres données, nous ne pouvons que spéculer sur le pourquoi de cette réponse. Mais les seuls éléments décrivant le contexte, nous donnent le droit de poser que (A) a échoué dans ses visées en proférant son énoncé. Il formule une demande avec une intention (= acte illocutoire). Cette intention n’a pas abouti sachant la réponse de (B), qui est seulement linguistique.  Il y a donc échec d’autant plus que la visée finale, celle de voir (B) faire le mouvement de faire passer le sel (= acte perlocutoire) n’est pas réalisée.

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Ces données concernent l'ensemble des éléments susceptibles de figurer dans vos réponses. Il n'est pas demandé de les faire figurer toutes dans le détail, mais de tenter de se rapprocher au maximum de celles-ci. Ce qui est aussi et surtout évalué, c'est votre manière de les présenter (style, enchaînement du raisonnement, cohérence rédactionnelle, intelligibilité du propos ...)

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