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Chapitre IV

Pédagogie de l'interculturel

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1. Stimuler la curiosité

Les espaces tels que les écoles offrent l'occasion de rencontres qui peuvent être orientées de manière à stimuler la curiosité des apprenants pour la découverte d'autres peuples, d'autres cultures. L'apprenant pourrait se voir proposer des confrontations avec des jugements de valeurs qui ne sont pas les siens afin d'accepter, d'abord, que des jugements différents de ceux auxquels il est habitué existent et peuvent exister. De là, il sera aussi stimulé pour comprendre où résident les différences et ainsi débattre à leur propos. Ceci le motivera davantage à rechercher l'intérêt de la différence.

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2. Combattre les stéréotypes

Un stéréotype est toujours pris, par l'élève, comme quelque chose allant de soi. Il ne prête pas à discussion, il constitue une vérité articulant les choses auxquelles on est fondé de croire comme étant positives (valables / bonnes ...) et celles que nous tenons comme négatives ...

Toute pédagogie ne doit être valable en soi que si elle permet aux élèves de prendre conscience des stéréotypes qui sont véhiculés à travers différents espaces et sphères au sein de la société. Elle doit aussi leur permettre de les démystifier, c'est-à-dire de les critiquer pour se rendre compte de ce qui les fonde ... Ce travail de démystification concerne tant les stéréotypes qui concernent "les autres" que ceux qui s'appliquent à "nous".

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3. Le sens de la négociation et de l'expérimentation

Le fait d'expérimenter des situations mettant les élèves en confrontation pourrait leur permettre de découvrir, entre autres, le concept de "noyau dur" (ce qui n'est pas négociable).

Le concept de "noyau dur" renvoie, comme on vient de l'écrire, à cette "part qui n'est pas négociable

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En raison de ces différences culturelles, ces élèves peuvent se mettre dans des postures où ils doivent tester jusqu'à quel point ils peuvent entrer en négociation avec les autres pour voir à quel moment, et à propos de quel fait culturel, ils peuvent tolérer et même accepter de changer de posture face à ces faits pour intégrer celle (la posture) de l'autre comme étant valable.

Ces négociations devraient aboutir à l'acceptation de (la culture de) l'autre, surtout si l'on expérimente le métissage culturel (productions collectives en intégrant des éléments propres à chaque culture et en se servant d'éléments culturels étrangers à soi); Mais ces négociations peuvent aussi mener à la découverte et à l'identification de ce "noyau dur" existant en chaque personne ou groupe humain.

Ce noyau ne se prête pas facilement à discussion, sinon, pas du tout. Quand des éléments le composant sont discutés, les concernés pourraient ne pas du tout céder car il renvoie à la structure-même de leur personne. Les éléments le composant renvoient surtout à des valeurs et croyances, surtout religieuses, ancrées dans le groupe ou l'individu plutôt qu'à de "simples" habitudes culturelles (nourritures ou effets vestimentaires ...) qui s'apprêtent plus aisément à négociation. 

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qui ne supporte aucun compromis, qui est très profondément ancrée et entourée d'un système de défense important, parce qu'il contribue à la structure même de la personne.

 

Christine Partounel1 

LE SENS DE LA NEGOCIATION
COMBATTRE SSTEREOTYPE

01. Christine Partounel, L'approche interculturelle. in Sur le chantier de la conception pédagogique. URL : http://www.lmg.ulg.ac.be/competences/chantier/ethique/eth_intercult.htm

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